13 février – 30 mars 2013
André Maire (1898-1984) parcourt le monde par goût d’évasion, de dépaysement et par soif de connaissance, craignant de « peindre pratique ». Il puise dans ses voyages un indispensable stimulant et des thèmes d’inspiration. Avec l’obligation de rendre les émotions et les sensations que le sujet éveille en lui. Chaque pays traversé est ainsi source de renouvellement.
En Extrême-Orient, la nature indochinoise sollicite son esprit et nourrit son imaginaire. De 1919 à 1921 et de 1948 à 1958, André Maire se plaît à représenter, entre autres, des scènes de vie dans le paysage évoquant l’animation des bords du fleuve du Mékong, le quotidien des minorités ethniques des hauts plateaux du Viêt-Nam, du Laos et du Cambodge, en totale empathie avec les hommes et les femmes rencontrés lors des périples. De ce contact prolongé, André Maire établit définitivement son univers graphique et plastique où il vise un effet d’ensemble, le rendu émotionnel d’un monde qui reste, pour l’artiste, un monde autre, extraordinaire.
Les œuvres sur papier, issues de la collection de madame Laure Harscöet-Maire, fille d’André Maire, offrent l’occasion d’apprécier le travail de ce peintre humaniste hors du commun. Des esquisses, des dessins élaborés travaillés dans diverses techniques (sanguine, fusain, sépia, pierre noire), des gouaches témoignent de l’acuité du regard de ce peintre voyageur.
André Maire a vu « magnifiquement la coutume et la couleur » (E.Fromentin), une perception aussi romantique et sensuelle qu’Eugène Delacroix dans son impression orientaliste.