17 avril > 26 juillet 1998
Avec Christiane Alsac, Newton de Andrade, Pierre Arcambot, Maurice Boulnois, Micheline Boyadjian, Efisio Cadoni, L.A. Déchelette, Michel Delacroix, A. Demonchy, A. Duranton, Juan Guerra, Jules Lefranc, Andrew Murray, Gustavo Novoa, Ch. L. Pincon, Miro Pipic, René Rimbert, Octavia Suciu, Sébastien Tamari, Josip Volaric
La Maison des Arts invite le public à une redécouverte d’un genre artistique encore méconnu : l’art Naïf, dont les formes se révèlent aussi variées que le nombre impressionnant d’artistes s’y consacrant.
L’art Naïf n’est pas le produit d’une position idéologique ni l’évolution logique de principes artistiques ; il est d’abord un état d’esprit conditionné par trois exigences : la poésie, la fraîcheur et le charme de la vision enfantine. Sans cela, il perd la nature et le caractère de son expression et devient simple image créative sans prétention esthétique.
On a tenté de le rapprocher de l’art archaïque, langage rituel plus qu’activité artistique, de trouver ses origines dans les arts populaires fondés sur le respect de la tradition et non sur le goût individuel, jusqu’à le confondre avec l’art Brut, transcription de l’angoisse, de l’inquiétude et de l’obsession.
Plus serein, l’art Naïf se contente de nous donner à « voir » mais il mérite cependant un regard plus attentif car à travers l’image proposée c’est la présentation d’un réel recréé, sublimé souvent par une imagination visionnaire, propre à chaque praticien.
La lecture d’œuvres regroupées sous le terme générique d’« art naïf » peut donc se faire à plusieurs niveaux et sous l’apparente simplicité d’une forme essentiellement réaliste qui séduit par son charme candide, son aspect anecdotique savoureux et son côté décoratif, un art plus complexe se révèle.
Plus de trente peintures et sculptures provenant de la collection permanente du Musée Max Fourny réalisées par des artistes du monde entier et quelques œuvres des Naïfs français de la deuxième génération après le Douanier Rousseau, prêtées par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, constituent l’ensemble de cette exposition présentée à la Maison des Arts.
Autour d’une vingtaine de pièces, la présentation met en valeur, par l’agencement de deux espaces spécifiques, l’originalité de la tapisserie de lice : la relation essentielle du peintre-cartonnier et du licier, véritable dialogue autour d’une œuvre en devenir.