Forme & transparence

18 avril > 27 juillet 1997

Avec Serge Mansau, Marcoville, Pascale Riberolles, Calire de Rougemont, Jean-Pierre Seurat, Czeslaw Zuber

La Maison des Arts a choisi de réunir six artistes aux parcours et démarches créatrices très différents mais dont le point commun est la fascination qu’ils éprouvent pour le Verre, source d’inspiration et de création.

De la cabane grandeur nature de Serge Mansau, exposée dans le parc de la Maison des Arts, aux bougeoirs branches de Pascale Riberolles, en passant par les personnages fortement colorés de Jean-Pierre Seurat, cette exposition a pour intention de faire découvrir au public les multiples champs d’exploration artistique du verre contemporain.

Soufflé, taillé, découpé, empilé, associé au bois, au métal, à la pierre, …, les divers traitements que ces artistes font subir à un matériau à l’apparente rigidité, déroutent et émerveillent.

La qualité des œuvres exposées parvient toutefois à faire oublier le travail long et fatiguant du « sculpteur de verre », la force brute du matériau contre laquelle l’artiste se bat de front ou qu’au contraire il cherche à contourner, détourner, à chaud comme à froid.

Seule jaillit de cette confrontation, la magie de la matière transcendée par l’imaginaire du créateur. Et dans ces univers ludiques, poétiques et oniriques, le Verre est là où on ne l’attendait plus.

Comme à chacune de ses expositions, la Maison des Arts favorise également l’approche didactique grâce à des photos et vidéos de certains des artistes en plein travail de création.

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Art naïf : entre rêve et réalité

17 avril > 26 juillet 1998

Avec Christiane Alsac, Newton de Andrade, Pierre Arcambot, Maurice Boulnois, Micheline Boyadjian, Efisio Cadoni, L.A. Déchelette, Michel Delacroix, A. Demonchy, A. Duranton, Juan Guerra, Jules Lefranc, Andrew Murray, Gustavo Novoa, Ch. L. Pincon, Miro Pipic, René Rimbert, Octavia Suciu, Sébastien Tamari, Josip Volaric

La Maison des Arts invite le public à une redécouverte d’un genre artistique encore méconnu : l’art Naïf, dont les formes se révèlent aussi variées que le nombre impressionnant d’artistes s’y consacrant.

L’art Naïf n’est pas le produit d’une position idéologique ni l’évolution logique de principes artistiques ; il est d’abord un état d’esprit conditionné par trois exigences : la poésie, la fraîcheur et le charme de la vision enfantine. Sans cela, il perd la nature et le caractère de son expression et devient simple image créative sans prétention esthétique.

On a tenté de le rapprocher de l’art archaïque, langage rituel plus qu’activité artistique, de trouver ses origines dans les arts populaires fondés sur le respect de la tradition et non sur le goût individuel, jusqu’à le confondre avec l’art Brut, transcription de l’angoisse, de l’inquiétude et de l’obsession.

Plus serein, l’art Naïf se contente de nous donner à « voir » mais il mérite cependant un regard plus attentif car à travers l’image proposée c’est la présentation d’un réel recréé, sublimé souvent par une imagination visionnaire, propre à chaque praticien.

La lecture d’œuvres regroupées sous le terme générique d’« art naïf » peut donc se faire à plusieurs niveaux et sous l’apparente simplicité d’une forme essentiellement réaliste qui séduit par son charme candide, son aspect anecdotique savoureux et son côté décoratif, un art plus complexe se révèle.

Plus de trente peintures et sculptures provenant de la collection permanente du Musée Max Fourny réalisées par des artistes du monde entier et quelques œuvres des Naïfs français de la deuxième génération après le Douanier Rousseau, prêtées par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, constituent l’ensemble de cette exposition présentée à la Maison des Arts.

Autour d’une vingtaine de pièces, la présentation met en valeur, par l’agencement de deux espaces spécifiques, l’originalité de la tapisserie de lice : la relation essentielle du peintre-cartonnier et du licier, véritable dialogue autour d’une œuvre en devenir.

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La tapisserie de lice : adresse des mains, justesse de l’œil

23 octobre 1998 > 14 février 1999

Avec Alain Aghaïan, Michel Tourlière, Jean Lurçat, Michel Gromaire, Marc Saint-Saëns, Jean Picart Le Doux, Robert Wogensky, Pierrette Bloch, Élsabeth Garouste, Mattia Bonetti, Dom Robert, Henri-Georges Adam, Etienne Hadju

La Maison des Arts perpétue son action de mise en valeur des métiers d’art entamée depuis maintenant trois ans, avec la présentation de l’art de la tapisserie de lice.

Soucieuse de faire redécouvrir au public les points forts de l’histoire de cet art textile : la période classique (XVIIème siècle) qui fait suite à celle dîte des « verdures » et surtout sa renaissance au début de notre siècle avec des artistes comme Lurçat, Gromaire, Tourlière, Picart-le-Doux …, la Maison des Arts fait appel aux prêts des institutions les plus prestigieuses dans ce domaine : le Mobilier national (pour les manufactures des Gobelins et de Beauvais) et le Musée Départemental d’Aubusson.

Autour d’une vingtaine de pièces, la présentation met en valeur, par l’agencement de deux espaces spécifiques, l’originalité de la tapisserie de lice : la relation essentielle du peintre-cartonnier et du licier, véritable dialogue autour d’une œuvre en devenir.

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Dessins

16 avril > 25 juillet 1999

Avec Pat Andrea, Jean-Marie Calmettes, Claude Clero, Philippe Garel, Joël Kermarrec, François Mezzapelle, Ernest Pignon-Ernest, Antonio Seguí, Hervé Télémaque, Vladimir Velickovic.

Ils ont pour point commun la prise de conscience d’un dessin comme moyen d’expression majeur qui possède en soi signification et valeur esthétique. Préoccupation permanente dans la démarche créatrice des plasticiens, le dessin reste méconnu du public ; ce mode d’expression semble voué à ne pas quitter l’atelier, à n’être pas exposé à la vue de tous.

Le but recherché de cette exposition n’est point l’éloge de toute virtuosité technique ni la mise en valeur des tendances du dessin contemporain mais de souligner, par un choix diversifié de styles et d’intentionnalités, qu’il est d’abord la synthèse immédiate de la perception dans la forme, façonnée par l’imaginaire poétique de chaque artiste et par certains arrangements graphiques inventifs. En cela, le dessin peut susciter émotions et attentions nouvelles.

Travail préparatoire, méditation graphique d’une œuvre en devenir ou finalité de l’expression plastique d’un moment, le dessin est loin d’être un art mineur. Multiple dans ses techniques (crayon, mine de plomb, fusain, pierre noire, encre…), dépouillé de tout artifice, il est un art complet combinant vision, acte de la main et imaginaire.

Aux côtés des œuvres des dix artistes invités, l’exposition réunit un ensemble exceptionnel, issu de collections particulières, de dessins de Tal Coat, Gruber, Friesz datant des années 30-40.

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1e Biennale d’Antony

17 septembre > 3 octobre 1999

Avec Jean-Sébastien Agud, Gérard Bignolais, Anna Codaccioni, Aurélie Malbec, Piko-Cauwel, Pascal Roiné, Iris Varagas

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Sculptures

15 octobre 1999 > 2 janvier 2000

Avec Thibaud Guilet et Bernard Mélois

Une vingtaine de sculptures, en tôle émaillée et carton dit « d’emballage » seront présentées à la Maison des Arts du 15 octobre 1999 au 2 janvier 2000.

Leurs créateurs réunis pour cette occasion, Bernard Mélois (né en 1939) et Thibaud Guilet (né en 1956) partagent un même credo : manipuler des matériaux simples, dérisoires ou récupérés pour le plaisir d’expérimenter des formes nouvelles malgré contraintes et limites.

Comme César, Tinguely et d’autres, Mélois et Guilet poursuivent la voie ouverte par Picasso et Schwitters. Ils n’ont pas de « préjugés de la matière » pour reprendre la formule d’André Breton, ils le font par nécessité, par goût du jeu. Le contact de la matière offre à l’esprit créateur de multiples possibilités d’inventions – « On doit  pouvoir créer sans moyens et créer sa propre forme de beauté » selon Mélois -.

Ainsi, la tôle émaillée – récupérée de vieux pots de chambre, casseroles émaillées…- comble Mélois par l’apport de la couleur à l’état naturel et l’élaboration d’une technique personnelle ; tandis que le carton par ses ressources multiples permet une grande liberté à l’écriture plastique de Guilet.

Dans un jeu étonnant de formes et de matières, ces sculptures ainsi transformées, sublimées par le geste créateur, révèlent l’univers de ces deux artistes : rêverie et poésie de Guilet, ironie et légèreté de Mélois.

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Willy Ronis : sur le fil du hasard, rétrospective

14 janvier > 27 février 2000

De sa fonction première qui est la « reproduction exacte », la photographie est devenue un champ de créations autonomes atteignant un stade de pratiques et de styles divers.

Bien plus qu’une technique, elle est aussi un instrument au service de l’information, du souvenir, de la fabrication d’images, de l’illustration, « dynamisé » par un regard individuel.

En ce qui concerne Willy Ronis (né en 1910), c’est selon ses propres termes, un regard, une sensibilité « toujours en ordre de marche » et une éthique « lisibilité et respect des autres ».

« Sur le fil du hasard » n’est pas seulement une rétrospective de l’œuvre de Willy Ronis ; c’est une promenade tout au long de ce XXème siècle finissant : évènements petits et grands, petites histoires simples et anodines attrapées au vol par le hasard objectif.

C’est aussi une invitation à travers ces 68 clichés à (re)découvrir le travail photographique de Ronis : une organisation graphique de l’image associant humanisme et picturalité, visuel et musical.

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Mosaïques

7 avril > 23 juillet 2000

Avec Cécile Bouvarel, Nathalie Carsalade d’Ornano, Giovanna Galli, Riccardo Licata, Verdiano Marzi, Michèle Massiou, Pascale Pigeon et Fabrice Vannier

Moyen d’expression pourtant contraignant et fastidieux, la mosaïque a toujours su attirer l’attention des artistes-peintres. Certains même l’ont choisi pour en faire leur technique de prédilection. Tel est le cas de Bouvarel, Carsalade d’Ornano, Galli, Licata, Marzi, Massiou, Pigeon et Vannier réunis pour cette exposition.

Pour expliquer cet enthousiasme, ces mosaïstes créateurs s’accordent à reconnaître que l’attrait de cette forme d’art commence par le plaisir des matériaux. Leur recherche et leur trouvaille sont le point de départ de l’œuvre, leur façonnage et leur appareillage contribuent à son expression finale.

Puisque la mosaïque « impose la touche uniforme, même séparée », la tâche de chacun consiste, selon sa sensibilité propre, à établir dialogues et affinités entre chaque matériau utilisé (pierres naturelles et pâtes de verre, pâtes de verre et céramique, pierres naturelles, céramiques et métal, céramiques et objets insolites,…), entre tesselles et liant, à trouver l’équilibre rythmé entre tesselles et interstices, à capter la lumière dans le réseau des arêtes vives, à la fixer dans la pierre…

Bref, à jeter sur le mur une composition harmonieuse et aisée qui ne doit pas faire sentir le laborieux travail. Par le jeu fantaisiste des tesselles, oublier l’angoisse de la toile blanche car selon Alain, « où la matière  collabore en résistant, ici se trouve l’inspiration ».    

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Toucher du bois

20 octobre 2000 > 7 janvier 2001

Avec Dall’Anese, Renonciat, Subirá-Puig, Vermeil et Zorko

Une trentaine de sculptures essentiellement en bois est présentée à la Maison des Arts. Des œuvres de cinq sculpteurs qui éprouvent pour le bois un certain attrait jusqu’à l’adopter comme matériau d’expression privilégié. Vermeil, Dall’Anese, Renonciat, Subirá-Puig, Zorko voient en ce matériau rustique une grande force expressive conforme à leur propre idéal. C’est à travers ses qualités plastiques qu’ils cherchent à exprimer leurs préoccupations esthétiques. Le bois est d’abord médium.

À partir d’un vocabulaire technique et formel personnel, ils développent ainsi leur vision des choses, entraînant le bois au-delà de ce qu’il est convenu d’en attendre : Subirá-Puig exprime le plein et le vide par la multiplication des volumes assemblés, Renonciat provoque « le toucher de l’oeil » (plus subtil que le toucher primal de la main, selon lui) en métamorphosant le bois, Zorko tente de recréer l’ordre de la nature par un jeu de formes horizontales et verticales, Dall’Anese livre ses réflexions sur la dualité, le temps, la mémoire en opposant le bois et le métal, Vermeil s’inspire de l’énergie brute du vieux bois récupéré pour créer des personnages inspirés à la fois par le répertoire mythologique et son imaginaire.

La prouesse est de ne pas laisser l’idée conceptuelle submergée par trop d’artifices, qui feraient de la sculpture une simple décoration.

Vermeil, Renonciat, Dall’Anese, Subirá-Puig et Zorko sont avant tout des sculpteurs du bois pour le plaisir de le sentir et de le toucher.

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Trompe-l’œil : l’œil trompé

19 janvier > 4 mars 2001

Avec Janine Delaporte, Paolo Intini, Nadine Le Prince, Daniel Solnon et Gérard Willemenot

La trentaine de toiles à la facture lisse, à l’impeccable dessin et à la précision de la touche colorée témoigne qu’un certain nombre de créateurs contemporains s’intéressent encore à un procédé artistique de « re-présentation », jadis en vogue : le trompe-l’œil.

Delaporte, Le Prince, Intini, Solnon et Willemenot s’accordent à représenter des objets d’une manière si naturaliste que le spectateur peut être un instant trompé sur le fait qu’il s’agit de l’objet ou de son image peinte.

Leurs créations réunies dans cette exposition permettent de redécouvrir l’iconographie et le répertoire du trompe-l’œil inchangés depuis le XVIème siècle. Optant pour la valeur stable et de tradition, ils trouvent dans ce procédé artistique des valeurs correspondant à leur éthique du métier pictural, à savoir virtuosité technique à prouver dans le rendu réaliste des matières et au goût du détail, une justesse d’observation de naturaliste. Mais la lecture de chaque peinture en trompe-l’œil nous révèle un « jeu d’esprit » par le biais des objets assemblés qui reflète personnalité et interrogation de chaque créateur.

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