Nature & Création finlandaise

5 mai > 25 juillet 2004

Avec Akseli Gallen-Kallela, Johanna Häiväoja, Eeva-Liisa Isomaa, Sanna Kannisto, Mikko Paakkola, Heli Rekula et Rafael Wardi

Le cadre géographique exceptionnel de la Finlande, composé de forêts denses et d’innombrables lacs, favorise tout contact étroit avec la nature. Aussi être en harmonie avec ces grands espaces rudes a toujours été un moment privilégié pour ses habitants.

Pour l’œil « éveillé » romantique, il voit en cette immensité, un lieu de refuge, de contemplation et de méditation où l’homme renoue avec son propre moi. De ce fait, le concept « nature » et tout ce qui est associé -paysage, lumière, couleur- est omniprésent dans l’art finlandais.

Comme le réel n’est rien d’autre que la projection du regard qui le scrute, qui l’interroge, différentes lectures sur la nature sont données.

La lecture est engagée chez Akseli Gallen-Kallela (1865-1931), figure majeure de l’art finlandais au tournant du XXème siècle et initiateur du « carélianisme *» pour qui l’art du paysage est un moyen idéologique susceptible d’éveiller l’identité nationale. Tout l’effet de ses « paysages d’atmosphère » tient à l’ambiance « saisie » qui doit insuffler un sentiment patriotique.

Elle est lyrique chez Eeva-Liisa Isomaa et Johanna Häiväoja qui perpétuent la tradition du paysage romantique par l’évocation des éléments naturels –nuages, glace, neige, eau, vent- dans leur œuvre.

La lecture est conceptuelle chez Rafael Wardi, pour qui la mémoire, le souvenir et l’émotion définissent sa perception de la nature. Elle l’est pour Mikko Paakkola qui rêve d’espaces inconnus où s’affrontent lumière et ténèbres.

Elle est enfin critique et écologique chez Sanna Kannisto et Heli Rekula qui s’interrogent sur les rapports entre nature et sciences.

Conçue et réalisée avec l’Ambassade de Finlande et de l’Institut Finlandais, cette exposition, à travers une trentaine d’œuvres et un large éventail de moyens d’expression, peinture, gravure, aquarelle, sculpture et photographie, vous propose de parcourir l’univers de ces « rêveurs de mondes » qui ont pour point commun : la communion spirituelle et poétique avec la vie.

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De Chine et d’encres

27 octobre 2004 > 9 janvier 2005

Avec Jean Degottex, Henri Michaux, Frédéric Benrath, Le Kouros, Li Xin, Shan Sa, Zhou Gang

La rupture avec les canons classiques de représentation a orienté les recherches esthétiques vers une grande autonomie du fait plastique. Pour l’artiste en quête d’un mode d’expression qui privilégie l’interprétation suggestive, qui favorise la fusion entre construction mentale et gestuelle expressive, la tradition picturale chinoise, par ses moyens d’expression, ses théories esthétiques et ses attaches religieuses, lui offre des ressources incomparables pour se renouveler l’acte créateur,.

Art essentiel en Chine, la peinture est considérée comme une manifestation la plus élevée du génie créateur de l’homme. Émanant d’une attitude philosophique de la Vie, cet art pictural tend à exprimer essentiellement le rapport entre l’homme et l’Univers en recherchant l’union réussie de la matière et de l’esprit, de l’émotion et du sujet contemplé. Malgré une étude et une observation rigoureuse de la nature, la ressemblance de la forme extérieure n’a qu’une valeur limitée. L’importance est donnée à la recherche de « l’ambiance suggestive » et de « la beauté de l’âme »

Les œuvres infidèles au témoignage des sens, semble-il, troublent l’esprit du spectateur.

C’est par les traits nés du jeu combiné Pinceau-Encre que l’artiste chinois exprime les multiples aspects du monde. Selon Shi Tao (1642-env.1718), la touche du pinceau, continuation immédiate et gestuelle de l’état d’âme, est une question de vie.

L’accent est alors mis sur la qualité du trait et les nuances de l’encre pour conférer, avec le Vide (espace blanc non peint, élément important du langage pictural chinois), une cohésion interne à la surface peinte.

Donner substance et sensation à la forme, transmettre l’esprit, cette conception esthétique chinoise se retrouve dans la démarche de certains artistes de l’Occident. Ceux qui puisent leur inspiration dans les vieilles civilisations à la recherche de nouveaux horizons par la méditation et la contemplation.

Ainsi, le geste inscripteur est devenu sujet même du tableau chez le peintre-poète Henri Michaux et Jean Degottex, figures majeures, entre autres, du mouvement calligraphique abstrait. Et les réalisations de Frédéric Benrath et Le Kouros conservent les vibrations sensibles et émotives d’un dialogue passionné avec les grands rythmes de la nature et de l’univers.

Si la peinture à l’encre reste un médium essentiel des jeunes artistes contemporains chinois comme Shan Sa, Li Xin et Zhou Gang, leurs encres sur papier de riz dénotent cependant la quête d’une union parfaite des esthétiques orientale et occidentale. À la recherche de stimulants visuels, l’élaboration du matériau comme une authenticité du geste artistique leur est nécessaire. Ceci malgré un respect évident des traditions séculaires de la peinture chinoise.

À travers une quarantaine d’encres sur papier, l’exposition est une invitation à la confrontation de ces différents mondes de rêve et de méditation, ceux de la vie intérieure.

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Jacques Henri Lartigue, photographe et peintre

19 janvier > 26 mars 2005

Auteur de quelques-unes des plus belles photographies du XXème siècle, Jacques Henri Lartigue (1894-1983) est un collectionneur passionné des instants de bonheur de sa vie. Cette entreprise, née d’une impétueuse nécessité « retenir ce qui sans cesse passe » est le point de départ d’une œuvre prolifique.

Dans cette quête insatiable, il passe indifféremment de la photographie à la peinture en passant par l’écriture. Des moyens d’expression appelés « jeux magiques » qui se complètent, qui se répondent, et en quelque sorte, qui apaisent l’angoisse de Jacques Henri Lartigue dans cette tentative contre le travail inéluctable du temps.

La photographie, d’origine mécanique, a pour mission de fixer l’instant magique. Trop fugace pour restituer la profondeur du modèle. Trop lisse pour exprimer l’essence des choses. La peinture, art de rendre visible l’invisible, propose, par l’agencement de couleurs, de traits, du jeu de la pâte, une image qui soit expressive de sa vision.

De ce grand album de souvenirs de Jacques Henri Lartigue se dégage la sagesse et la joie devant la beauté de la vie. L’œuvre nous révèle un amateur passionné (le plus grand des amateurs selon le photographe Richard Avedon) animé par une curiosité toujours en éveil et la volonté constante de se dépasser.

L’exposition « Jacques Henri Lartigue, photographe et peintre » présente 119 photographies de portraits (réalisées de 1899 à 1983), collection provenant de l’Association des Amis de Jacques Henri Lartigue et 7 portraits peints grand format, prêt du musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de l’Isle-Adam.

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La BD, arrêt sur Imaginaire

27 avril > 26 juin 2005

Avec Philippe Buchet, Philippe Druillet, Fred, André Juillard, Marc-Antoine Mathieu, José Luis Munuera, Lidwine et José Roosevelt

L’auteur de bande dessinée a quelque chose à rendre visible, conjuguant pour cela l’amour de ce qu’il raconte et la science de son métier.

Alors, au service de la narration, l’élaboration d’un langage graphique alerte et enlevé suppose que le dessin de bande dessinée, remis en valeur au XIXème siècle soit d’abord un dessin de réflexion.

Pour nourrir notre affectivité et nous inciter à la rêverie, il doit faire preuve de la direction de ses personnages, de son sens du montage, de son originalité, de la qualité de son trait et de la couleur employée.

Il a à sa disposition, pour une lecture immédiate et fugace, deux systèmes de narration hérités du Moyen-Âge, la case (qui renvoie à un récit syncopé) et la bande (à un déroulement fluide du récit), l’ellipse, l’espace vide entre les cases, pour impliquer dans le processus créatif. Par rapport à l’action contée, tout son effort se concentre alors sur l’expressivité de ces paramètres.

Chaque image est ainsi un idéogramme dont le décodage est clair mais non évident.

La présentation d’une centaine de planches, de crayonnés et de mises en couleur nous invite à la lecture d’un média malléable et souple, un art vivant et autonome dont le seul but est de donner consistance à l’imaginaire.

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4e Biennale d’Antony

21 septembre > 16 octobre 2005

Avec Nicol Anquetil, Gérard Langlet, Jean-Claude Libert, Irina Manchuelle, Luis Moragón, Laurence Roussel et Fréderic Taddeï.

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Brésil singulier

26 octobre > 31 décembre 2005

Avec Héloisa Novaes, Janice Melhem Santos, Arthur Luiz Piza, Flavio Shiro et Julio Villani

Découvert en 1500, le Brésil est une terre de métissage racial et culturel, riche de ses apports amérindiens, africains et européens. L’absence d’un long passé de tradition n’a pas pu offrir au Brésil la légitimité d’une histoire de l’art sans rupture. C’est-à-dire une continuité faite de traditions techniques et spirituelles dont les rythmes d’épanouissement mais aussi de défaillance ponctuent des siècles de production artistique.

Principalement tourné vers l’Europe, l’art brésilien s’est formé progressivement par la prise de conscience des ressources incomparables dans l’immense métissage qui compose sa société. Absorption et mélange des autres cultures, cet accent particulier nourrit et assure sa vitalité et son originalité.

Une ouverture totale sur la multiplicité des horizons notamment les grands courants novateurs de l’art européen (cubisme, futurisme, dadaïsme, abstraction, constructivisme…) aurait pu provoquer une uniformisation progressive et un abandon des valeurs nationales.

Poursuivant une quête lucide de l’identité culturelle, cet art a su ne pas se figer en formules répétées mécaniquement. Le dialogue entre les cultures, conception si chère à Mario de Andrade (1893-1945), permet d’amalgamer ces influences variées, de les dépasser pour construire ainsi un langage pictural synthétique et inventif

Aux attaches diversifiées (à l’image de la société brésilienne), les cinq artistes brésiliens ici réunis revendiquent les privilèges de cet héritage singulier.

Janice Melhem Santos le suggère à travers la superposition des éléments constitutifs d’une peinture (ligne, couleur, surface) Acte pictural primordial, c’est cette succession infinie de traces qui donne corps, épaisseur et rythme à l’œuvre.

Expérimentateurs subtils des problèmes stylistiques comme leurs pairs et prédécesseurs, ces artistes brésiliens résidant à Paris perpétuent la poétique d’une expression artistique qui s’appuie de préférence sur l’esprit et les mœurs de leur pays.

Ainsi, Heloisa Novaes a su conjuguer ses attaches amérindiennes et son affinité avec le surréalisme pour élaborer une iconographie extravagante fidèle à son imaginaire sensuel et sensible.

Flavio-Shiró, qui appartient à la première génération d’artistes brésiliens d’origine japonaise, se permet d’être sans limites et sans œillères. Sa peinture impétueuse comme la sève rouge amazonienne, est une continuation immédiate et gestuelle de son état d’âme. Le perpétuel balancement entre figuration et abstraction est un état conscient nécessaire pour parler de chants de vie et de cauchemars, pulsions de vie et de mort.

Arthur Luis Piza a trouvé son ton juste dans la fusion intelligente entre l’art informel et le constructivisme en créant un dialogue délicat entre le rationnel et le sensible.

Sur une note humoristique et ludique, Julio Villani s’achemine vers un art plus simple, un art né du peuple sans négliger pour cela son intérêt pour le constructivisme, le dadaïsme ou encore le néo-dadaïsme.

La cinquantaine d’œuvres brésiliennes exposées nous invite à découvrir cet art vivant, condamné à s’inventer sans cesse, toujours en devenir.

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Raymond Voinquel, « Je sais saluer la beauté »

11 janvier > 12 mars 2006

Né en 1912 dans un petit village des Vosges, arrière-petit-fils d’un dessinateur de l’imagerie d’Epinal, l’enfance puis l’adolescence de Raymond Voinquel sont peuplées de rêves où se mêlent à la fois les grands noms de l’histoire de la peinture et une fascination pour les acteurs et le cinéma, que rien ne viendra jamais démentir. Photographe de plateau pendant presque cinquante ans, Voinquel n’aura de cesse de conjuguer ses deux passions pour construire petit à petit une œuvre qui déborde largement le champ du cinéma et où il explore les genres majeurs de la photographie.

Travaillant à la chambre 24×30 cm ou 18×24 cm, et n’hésitant pas à refaire l’éclairage de l’opérateur, Voinquel est d’abord un grand portraitiste qui transfigure le visage des acteurs en icônes mystérieuses. Le beau est le premier critère d’élection dans son panthéon personnel. Inspirés par les tableaux du Caravage, de Vermeer ou de Rembrandt, les portraits que Raymond Voinquel réalise dans les années 30 et 40 des plus grandes actrices du cinéma français, baignent dans une lumière savamment dosée qui les apparente aux figures intemporelles des rêves les plus secrets. Les femmes sont tout à tour lointaines, inaccessibles, altières angéliques, douces, sensuelles, et les hommes élégants, énigmatiques, beaux et graves. Raymond Voinquel n’a pas le souci de la subjectivité de ses modèles ni celui de la psychologie des personnages qu’ils sont censés incarner. Il construit, grâce à la science de l’éclairage, des légendes, des mythes. Les visages émergent de l’obscurité sublimes et lointains, retranchés dans l’énigme de leur beauté. Avec le temps, néanmoins, le regard de Raymond Voinquel se transformera pour nous offrir des portraits de personnalités du monde littéraire et artistique qui expriment l’inquiétude, l’angoisse d’une humanité retrouvée.

Photographe de cinéma et portraitiste au studio Harcourt, Raymond Voinquel fit une brève incursion dans la photographie de mode, mais il fut surtout un photographe fasciné par la beauté du corps masculin. Loin des plateaux de tournage, des éphèbes et des athlètes se succéderont toute sa vie devant son objectif. Au-delà de la diversité des approches photographiques, la référence à la peinture, à la sculpture ou à la littérature, est aussi une constante de son travail. Michel-Ange, le Bronzino sont convoqués sous forme d’hommage, un martyre de Saint-Sébastien et différents « Apollon », côtoient des « Narcisse » et des marins qui renvoient à l’univers de Jean Grenet. Là encore, Raymond Voinquel utilise la lumière avec une grande subtilité pour sculpter les corps, ou au contraire adoucir le contour des formes qui s’estompent dans l’obscurité. Virils ou androgynes, les corps photographiés par Voinquel ont ce caractère de perfection rêvée que l’on retrouve dans ses portraits.

Le paysage est aussi un thème récurent dans l’œuvre de Raymond Voinquel. Tout au long de ses tournages ou de ses voyages, il n’aura en effet cessé de photographier pour son plaisir personnel les villages qu’il traversait, ou les arbres qu’il aimait profondément. Mais c’est encore la lumière, dans ses infinies variations, qui est au cœur de ses préoccupations : la lumière de l’aube ou du couchant, d’un ciel d’orage ou d’hiver, le soleil se reflétant sur la mer ou scintillant dans des gouttes de pluie glissant le long d’une vitre.

Amoureux du beau, maître de la lumière, Raymond Voinquel a construit un style, une œuvre où le réel est devenu le miroir de ses rêves, un rêve photographique hanté par la beauté éphémère des visages et des corps.

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L’illustration : les passeurs d’images

19 avril > 25 juin 2006

Avec Charlotte Hjorth-Rohde, Christine Lassara, Stanislav Marijanovic, Bob Meyer, Béatrice Tanaka et Anne Weyer

L’illustration concerne tout élément pictural – dessin, gravure, photographie- publié sur un support en papier et dont la reproduction se trouve dans le corps d’un texte, d’un ouvrage ou en hors-texte.

Étroitement liée à l’histoire de l’imprimerie (XIIIè siècle), l’illustration porte un double objectif : décorer le livre et apporter une description vivante et didactique au texte.

L’image prolonge les mots, supplée le verbe impuissant. Parfois, elle se suffit et parle d’elle-même mieux que les mots. Silencieuse, mystérieuse, elle raconte sa propre histoire, remue des sentiments.

Jadis réduite au frontispice et quelques vignettes, l’illustration gagne peu à peu l’espace du livre avec le développement de l’illustration populaire, des images d’Épinal tirées à des milliers d’exemplaires. La révolution iconographique du XIXè siècle (croquis de presse, journal illustré) fait place à l’illustration d’art grâce aux dessins audacieux de Delacroix pour la mise en images du Faust de Gœthe, aux caricatures pertinentes de Daumier, aux illustrations fantastiques de Gustave Doré (L’Enfer de Dante, Don Quichotte de Cervantès).

Le XXè siècle, avec Bonnard, Chagall, Dufy, Matisse, Picasso et Rouault, ouvre sur une nouvelle esthétique : s’affranchir de la transcription littérale, de l’image anecdotique et de l’ornementation.

Devenu un genre artistique à part entière pour nos « imagiers » contemporains, Charlotte Hjorth-Rohde, Christine Lassara, Stanislav Marijanovic, Bob Meyer, Béatrice Tanaka et Anne Weyer, l’illustration offre un champ d’investigation où leurs recherches esthétiques ont pour seul but de rendre clair ce qui était mystère.

Entre taches et graphisme précis, entre l’obscur et le lumineux, Christine Lassara donne forme au romantisme de Victor Hugo. À travers ses photogravures, Charlotte Hjorth-Rohde propose dans son livre d’artiste une véritable poésie visuelle de l’univers des ballerines. Avec Au pays de Jabouti, Béatrice Tanaka transcrit, matérialise sa passion pour les contes millénaires à travers des illustrations qui se présentent parfois comme un mélange de documents et de papiers découpés, un mélange de réel et d’imaginaire. Images fortes et éloquentes, dessins simples, dépouillés mais efficaces pour exprimer et synthétiser des dizaines de pages écrites chez Anne Weyer, des heures de répétition et de représentation chez Bob Meyer, l’homme de théâtre. Avec Stanislav Marijanovic, les illustrations de House monsters, sous les traits de la caricature, tentent de faire ressortir la signification des mots animant ainsi le conte.

Charlotte Hjorth-Rohde, "Sans titre 5", 2003
Anne Weyer, "Sarah Bernhardt ", c.2001

La peinture est-elle toujours aimable?

15 novembre 2006 > 28 janvier 2007

Avec Louttre.B, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière et Erik Lavesque

Au cours des dernières décennies, créations minimalistes, performances et installations ont banalisé l’acte pictural devenu alors un geste créateur classique et jugé insuffisant. Il y règne même une certaine réticence à reconnaître la place de la peinture dans l’art contemporain.

Face aux dogmes esthétiques actuels, Louttre.B et ceux de la génération nouvelle, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière, Erik Levesque, font acte de résistance.

Ces « affranchis » déclament être des peintres, convaincus que le principe créateur dans les arts plastiques c’est la main. Indistincte, confuse, l’inspiration ne peut se préciser que dans le geste artisan avec une matière concrète faite de ligne, d’espace et de couleur lumière.

Moins une surface colorée, la toile est une machine à vivre puisque animée par un temps propre que lui a infusé l’artiste. 

La peinture détient ainsi le privilège de la matérialité ; aucune description ne peut jamais épuiser l’œuvre peinte. Faite d’intelligence souple et de sensualité fine, elle se suffit et parle d’elle-même, mieux que les mots.

La trentaine d’œuvres exposées, pour la plupart des peintures de grands formats, présente des visions différentes de la peinture où l’on peut reconnaître des influences européennes et américaines. Mais elles exhibent une même jubilation à se raconter avec des formes simples et de la couleur.

Au nom de leurs émotions esthétiques les plus profondes, Louttre.B, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière, Erik Levesque croient avec ferveur à la vertu de la peinture. Elle reste, pour ces passionnés, une des expressions les plus hautes de la spiritualité.

Un Coup de Rouge (2)
Louttre.B, "Un coup de rouge" © Adagp, Paris 2006

La Nouvelle-Djoulfa : 400 ans de présence arménienne à Ispahan

14 février > 29 avril 2007

L’histoire des Arméniens de la Nouvelle-Djoulfa commence en 1603 lorsque Shah Abbas, roi de Perse, décide de déporter les Arméniens de Djoulfa vers sa nouvelle capitale, Ispahan, qu’il vient de créer.

C’est là que le peuple déporté va participer au développement de la nouvelle capitale en créant la Nouvelle-Djoulfa, au sud du fleuve Zayendeh-Rud qui traverse la ville.

Leur présence est active dans l’architecture, la peinture, l’artisanat et le commerce. Pendant 400 ans, ils maintiennent leur identité chrétienne en symbiose avec l’environnement islamique et établissent des liens culturels, artistiques et commerciaux avec le monde.

L’exposition présentera la vie sociale et religieuse de la Nouvelle-Djoulfa, au travers de photographies anciennes et récentes ainsi que des broderies, costumes et quelques objets.

Un moment particulier pour nous faire partager l’esprit et l’histoire de cette ville.

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"Les anges Chérubins", Cathédrale de Saint-Sauveur de Tout (1604-1664) © Medhi Khonsari