Cinémagie, premières images, nouvelles images
15 septembre > 27 novembre 1995
Jean Bazaine
12 janvier > 26 février 1996
Manufacture de Sèvres
29 mars > 22 avril 1996
Le dessin graphique & identités du graphisme
7 juin > 29 juillet 1996
Charles Lapicque
20 septembre > 1e décembre 1996
Cette exposition n’est pas une rétrospective du travail de l’artiste. La majorité des œuvres réunies ici provient de la collection particulière d’une antonienne, Madame Elmina Auger (1897-1989).
Amie fidèle de Lapicque dès 1925, elle a joué un rôle important dans la formation spirituelle de l’artiste.
Sans renier l’héritage artistique des aînés, il est nécessaire de considérer l’espace pictural comme un immense domaine inexploré où tous les moyens de conquête sont à disposition. Charles Lapicque fait partie de ces artistes pour qui la démarche créatrice doit prendre ce goût du risque, de l’aventure et de l’innovation. En trouvant un espace à perspectives multiples, l’artiste «ouvre à la peinture d’immenses possibilités nouvelles.» (Jean Bazaine).
Aux contraintes imposées de la création, Lapicque répond avec allégresse par le jeu des perspectives et des espaces multiples,
par l’emploi peu conventionnel de la couleur, par l’utilisation du gestuel comme moyen et de l’abstrait comme base de sa figuration.
Inventif, il s’oblige à ne jamais suivre les recherches de la peinture de son époque, ni s’enfermer dans une quelconque tendance artistique.
En s’accordant une liberté illimitée, il réinvente une nouvelle interprétation figurative de l’apparence.
La variété des thèmes de son œuvre témoigne d’un imaginaire débordant et leur traitement pictural, d’un inapaisable sens de la provocation.
La surprise et le nouveau sont les principes même de la démarche de Lapicque : «L’œuvre doit être quelque chose d’inattendu, voire de déconcertant.».
L’exposition, avec des œuvres datant de 1939 à 1985, nous permet de découvrir ou redécouvrir le parcours singulier de Charles Lapicque.
Pierre Pallut
10 janvier > 3 mars 1997
Né en 1918, Pierre Pallut fait partie des héritiers de la longue tradition de la Peinture française. La tâche qu’il s’est assignée, et qui reste constante dans son parcours pictural, consiste à assouvir un besoin continuel : approfondir sa compréhension des possibilités de la peinture, véritable sujet de ses toiles.
Dès 1948, l’harmonie et la musicalité de sa palette attirent l’attention et l’estime de Bonnard et Braque. Un tel soutien nous éclaire sur son engagement plastique et spirituel. Fidèle aux émotions, aux inquiétudes et à la discipline du début, Pallut développe sa longue et patiente quête de la Lumière, en marge des écoles et des modes. L’obsession est poussée jusqu’à l’élimination de tout artifice, s’en tenant à une utilisation strictement nécessaire d’une gamme de couleurs limitée à quelques pigments : faire sourdre cette lumière si particulière «d’une aube à peine audible»1.
Le choix des œuvres présentées à la Maison des Arts (une quarantaine d’œuvres sur toile et sur papier allant de 1946 à 1994) retrace la démarche vécue avec ténacité de cet artiste pour qui l’Art doit rester une «affaire de cœur et une haute exigence spirituelle»1 dont «la moindre tricherie et la moindre défaillance ne pardonnent pas.»2.
1 François Mathey, Conservateur du Musée des Arts Décoratifs – Paris –
2 Jean Bazaine «Le temps de la peinture» – Paris, Flammarion 1990 –
La Mésopotamie : redécouverte d’une civilisation ancienne
24 octobre > 15 février 1997
Avec le concours du Département des Antiquités Orientales du Musée du Louvre
Parallèlement à l’ouverture au Musée du Louvre de plusieurs salles de l’Antiquité orientale, la Maison des Arts d’Antony réalise l’exposition « Redécouverte d’une civilisation ancienne : la Mésopotamie ».
Cette manifestation est le fruit d’un travail commun avec le Département des Antiquités Orientales du Musée du Louvre, qui accorde à la Maison des Arts un prêt exceptionnel de moulages datant du XIXème siècle.
Pour situer un peu plus précisément le sujet de cette exposition, il convient de rappeller qu’en 1843, au Proche-Orient, les premières fouilles font sortir de l’oubli une civilisation aussi ancienne et brillante que celle de l’Égypte qui s’est épanouie sur les rives du Tigre et de l’Euphrate : la civilisation mésopotamienne qui inventa il y a 5 000 ans écriture, littérature, sciences…
L’exposition de la Maison des Arts convie à la redécouverte (qui se poursuit aujourd’hui encore) de ce passé mésopotamien, résultat de patients travaux d’exploration associant étroitement archéologie et épigraphie.
A travers les moulages du Musée du Louvre, moulages qui constituent parfois la seule trace de chefs-d’œuvres détruits depuis, se lisent les moments forts d’une histoire mouvementée et violente : moins isolée que l’Égypte, pays fertile, la Mésopotamie était le lieu de transit, le paradis convoité de tous temps par différents peuples et cultures voisins. De ce creuset est née une civilisation originale sans cesse adoptée par les nouveaux venus et dont le rayonnement s’étend jusqu’en Anatolie, en Syrie, en Iran et en Asie centrale.
Jusqu’au XVIIIème siècle, l’Occident ne connaissait de ce monde orienta que ce qu’en rapportent la Bible ou les auteurs grecs et romains.
Deux facteurs concourent au commencement des fouilles dans cette région :
• le souci de replacer les écrits bibliques dans leur contexte historique en recherchant des traces matérielles conformément à l’esprit scientifique et pragmatique du XIXème siècle.
• l’acharnement, la passion et le courage d’une poignée de diplomates-archéologues (Botta, Place, Layard…) qui ont marqué ainsi les premières étapes de cette aventure inattendue.
Le terme Mésopotamie, du grec Mesos (milieu) et Potamos (fleuve), « le pays entre les fleuves » désigne la région qui s’étend entre l’Euphrate et le Tigre avec la région de Babylone, le pays de Sumer dans la basse plaine de deux fleuves qui forme un vaste et fertile delta aujourd’hui prolongé par des marais.
Par sa diversité géographique et sa situation privilégiée, le Proche-Orient forme comme un pont jeté entre les mers orientales et la Méditerranée, propice aux échanges commerciaux et par conséquent, convoitée ; de nombreux peuples, de langues et d’origines diverses ont ainsi occupé cette région de l’Asie : Sumériens, Akkadiens, Babyloniens, Amorrites, Hittites, Assyriens, Mèdes, Perses…
L’exposition présentera deux thèmes fondamentaux de la région et de la période concernées : les croyances et la guerre (les victoires et les conquêtes).
Les éléments constitutifs de l’exposition (moulages, objets, dessins, photographies d’œuvres originales, gravures réalisées au XIXème siècle pendant les fouilles, textes et cartes) seront mis en scène selon les civilisations représentatives de la Mésopotamie d’un point de vue chronologique, à savoir : Sumer-Akkad, les Hittites, l’empire assyrien, les Mèdes et les Perses.
Forme & transparence
18 avril > 27 juillet 1997
Avec Serge Mansau, Marcoville, Pascale Riberolles, Calire de Rougemont, Jean-Pierre Seurat, Czeslaw Zuber
La Maison des Arts a choisi de réunir six artistes aux parcours et démarches créatrices très différents mais dont le point commun est la fascination qu’ils éprouvent pour le Verre, source d’inspiration et de création.
De la cabane grandeur nature de Serge Mansau, exposée dans le parc de la Maison des Arts, aux bougeoirs branches de Pascale Riberolles, en passant par les personnages fortement colorés de Jean-Pierre Seurat, cette exposition a pour intention de faire découvrir au public les multiples champs d’exploration artistique du verre contemporain.
Soufflé, taillé, découpé, empilé, associé au bois, au métal, à la pierre, …, les divers traitements que ces artistes font subir à un matériau à l’apparente rigidité, déroutent et émerveillent.
La qualité des œuvres exposées parvient toutefois à faire oublier le travail long et fatiguant du « sculpteur de verre », la force brute du matériau contre laquelle l’artiste se bat de front ou qu’au contraire il cherche à contourner, détourner, à chaud comme à froid.
Seule jaillit de cette confrontation, la magie de la matière transcendée par l’imaginaire du créateur. Et dans ces univers ludiques, poétiques et oniriques, le Verre est là où on ne l’attendait plus.
Comme à chacune de ses expositions, la Maison des Arts favorise également l’approche didactique grâce à des photos et vidéos de certains des artistes en plein travail de création.
Art naïf : entre rêve et réalité
17 avril > 26 juillet 1998
Avec Christiane Alsac, Newton de Andrade, Pierre Arcambot, Maurice Boulnois, Micheline Boyadjian, Efisio Cadoni, L.A. Déchelette, Michel Delacroix, A. Demonchy, A. Duranton, Juan Guerra, Jules Lefranc, Andrew Murray, Gustavo Novoa, Ch. L. Pincon, Miro Pipic, René Rimbert, Octavia Suciu, Sébastien Tamari, Josip Volaric
La Maison des Arts invite le public à une redécouverte d’un genre artistique encore méconnu : l’art Naïf, dont les formes se révèlent aussi variées que le nombre impressionnant d’artistes s’y consacrant.
L’art Naïf n’est pas le produit d’une position idéologique ni l’évolution logique de principes artistiques ; il est d’abord un état d’esprit conditionné par trois exigences : la poésie, la fraîcheur et le charme de la vision enfantine. Sans cela, il perd la nature et le caractère de son expression et devient simple image créative sans prétention esthétique.
On a tenté de le rapprocher de l’art archaïque, langage rituel plus qu’activité artistique, de trouver ses origines dans les arts populaires fondés sur le respect de la tradition et non sur le goût individuel, jusqu’à le confondre avec l’art Brut, transcription de l’angoisse, de l’inquiétude et de l’obsession.
Plus serein, l’art Naïf se contente de nous donner à « voir » mais il mérite cependant un regard plus attentif car à travers l’image proposée c’est la présentation d’un réel recréé, sublimé souvent par une imagination visionnaire, propre à chaque praticien.
La lecture d’œuvres regroupées sous le terme générique d’« art naïf » peut donc se faire à plusieurs niveaux et sous l’apparente simplicité d’une forme essentiellement réaliste qui séduit par son charme candide, son aspect anecdotique savoureux et son côté décoratif, un art plus complexe se révèle.
Plus de trente peintures et sculptures provenant de la collection permanente du Musée Max Fourny réalisées par des artistes du monde entier et quelques œuvres des Naïfs français de la deuxième génération après le Douanier Rousseau, prêtées par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, constituent l’ensemble de cette exposition présentée à la Maison des Arts.
Autour d’une vingtaine de pièces, la présentation met en valeur, par l’agencement de deux espaces spécifiques, l’originalité de la tapisserie de lice : la relation essentielle du peintre-cartonnier et du licier, véritable dialogue autour d’une œuvre en devenir.