6 juin > 22 juillet 2012
Avec Maurice Emmanuel, Paul Arma, Jérôme Gulon et Jef Aérosol
La musique, art de l’instant et du temps, a une faculté descriptive inexistante. Le compositeur, qui « pense » et « écrit » la musique, organise une succession de sons, par combinaisons, par frottements de sons, s’appuyant sur certaines techniques pour communiquer son imaginaire musical.
La peinture, art de l’espace, vibre dans la construction des figures, l’harmonisation des couleurs et des tons, la mise en valeur des proportions et volumes. De la perfection des réponses entre ces éléments de base dépend l’unité du tableau.
Les liens sont évidents dans les procédés musicaux et picturaux. Rythme, harmonie, dissonance, répétition, … composent les règles et les systèmes de ces deux modes d’expression. En témoignent les réalisations deux compositeurs du XXème siècle, Maurice Emmanuel (1862-1938) contemporain de Claude Debussy et Paul Arma (1904-1987) et de deux plasticiens contemporains Jérôme Gulon (né en 1957), Jef Aérosol (né en 1957).
Les rythmes de la nature bretonne et alpine éveillent en Maurice Emmanuel des idées musicales : les études d’après nature du paysage breton, linéaires et horizontales, rappellent la ligne mélodique. Celles des Alpes, traitées en graduation du clair-obscur, évoquent les échelles musicales. Les Musiques sculptées de Paul Arma résultent des recherches plasticiennes du compositeur : représenter la musique dans l’espace, par une traduction visuelle des suites de sons simples ou superposés.
Les Musaïques du plasticien mélomane Jérôme Gulon croisent musique et mosaïque, jadis technique de la peinture ; la tesselle comme motif expressif, le dialogue entre tesselles et interstice comme contrepoint rythmique. Vite faits/bien faits, les Portraits au pochoir de musiciens -célèbres ou inconnus- de Jef Aérosol (figure marquante du Street Art des années 80 et guitariste folk confirmé) suggèrent une mélodie ciselée d’ombres et de lumières.
Parler de la musique implique un regard sur les instruments de musique fabriqués pour produire des sons musicaux maîtrisés, accompagnant ou remplaçant la voix. Quelques guitares de collection – baroques, romantiques – illustrent cet instrument polyphonique populaire.
« En musique artistiquement » propose du musical dans le visuel et souligne le rapprochement des deux pratiques artistiques qui traduisent les nuances de la subjectivité infinie.