12 novembre 2009 > 17 janvier 2010
Avec Bjarne Agerbo, Søren Bjaelde, Bo Halbirk, Claus Handgaard, Charlotte Hjorth-Rohde, Catherine Poher, Andrea Biro, Itsván Orosz, Márton Takáts, Antal Vásárhelyi, Csaba Zemlényi, Mircia Dumitrescu, Ion Atanasiu Delamare, Rézegh Botond, Petru Şoşa, Orbán Anna-Mária et Baász Orsolya
L’estampe est toujours le produit de deux opérations successives : la création de la matrice (cuivre, bois, pierre ou toute autre matière dure) sur laquelle l’image est gravée soit en creux, soit en relief. Et l’impression faite à l’aide d’une presse sur une feuille de papier, à la fois souple et résistante, un papier « amoureux » qui aime l’encre.
Une table de travail bien éclairée suffit pour le graveur sur bois. Il se contente d’un frotton ou d’un brunissoir pour réaliser ses épreuves d’essai, résultat de la « patience impatiente » du graveur. Infiniment plus complexes, les autres procédés, la taille douce, l’eau-forte, l’aquatinte, les procédés photographiques et numériques nécessitent un équipement spécifique, lourd et onéreux, inaccessible aux graveurs travaillant seuls. Les ateliers collectifs de gravure résolvent cette difficulté et renforcent la communication entre graveurs. Dans ces lieux de création, on veille à la culture esthétique et technique et à la promotion des réalisations de ceux qui se destinent à ce métier difficile.
Européen convaincu, francophile de cœur, le peintre et graveur danois Torben Bo Halbirk a fondé, en 1992, l’Atelier Bo Halbirk situé dans le 11ème arrondissement de Paris. Originellement conçu comme un lieu de travail et de contact pour les artistes danois et français, l’Atelier BH est vite devenu un lieu de rencontre et de recherche pour des graveurs de toute origine. Des relations ont été nouées avec d’autres collectifs en Europe mais aussi dans le monde. La réunion de 17 artistes européens résulte de ces échanges amicaux qui maintiennent et développent le dynamisme de cet art séculaire.
Les danois Bjarne Agerbo, Søren Bjaelde, Bo Halbirk, Claus Handgaard, Charlotte Hjorth-Rohde, Catherine Poher sont membres de l’Union des Artistes Graveurs Danois ; Les hongrois Andrea Biro, Itsván Orosz, Márton Takáts, Antal Vásárhelyi, Csaba Zemlényi viennent de l’Association des Aquafortistes et des Lithographes Hongrois. Les roumains Mircia Dumitrescu, Ion Atanasiu Delamare, Rézegh Botond, Petru Şoşa, Orbán Anna-Mária et Baász Orsolya font partie de l’Association de Taille-Douce Roumaine.
L’ensemble des œuvres originales imprimées offre un foisonnement d’individualités, de sensibilités, d’esthétiques et de tendances artistiques les plus diverses. Tout en conservant leur appartenance spirituelle et l’obligation de rigueur propre à l’estampe.
Respect du beau métier chez les artistes graveurs hongrois et roumains qui recourent aux procédés traditionnels, suffisants pour porter leurs visions et servir leurs styles. L’eau-forte et ses subtiles oppositions soulignent la notion du temps chez Takáts, la vision paradoxale et illusionniste d’Orosz . Combinées aux riches grisailles de l’aquatinte, elles subliment la démarche surréaliste d’Atanasiu Delamare ou le graphisme tendu de Dumitrescu. La lithographie révèle la sensibilité d’Andrea Biro et la sérigraphie reflète la rêverie mélancolique d’Orbán.
Un désir de renouveau et un besoin de liberté animent les artistes danois qui promulguent l’émancipation de toutes ces traditions. Les paysages de Bo Halbirk, en aquatinte enrichie de diverses improvisations et adjonctions, engendrent l’ombre et son mystère. Les images numériques de Handgaard réfléchissent notre désarroi devant la complexité du monde moderne. La photogravure, en intégrant les éléments photographiques, permet à Hjorth-Rohde d’explorer la réalité occultée.
Dix-sept artistes graveurs européens, trois ateliers collectifs, cinquante trois estampes originales contemporaines qui dévoilent la vitalité de cet art ancestral. À chaque visiteur de réussir son « essai au bonheur », à la découverte de ces images imprimées.