6 mai > 26 juillet 2009
Abstrait dans les années 50, Herman Braun-Vega aurait pu rejoindre les grands noms de la peinture informelle. Mais, par amour du dessin parfait, par amour des grands classiques de la peinture occidentale (découverts grâce à ses séjours d’études et de recherches en Europe), il opte pour un art figuratif et fonctionnel où la peinture tient lieu de discours, de littérature et de témoignage.
Inspiré par le travail de Picasso autour de Vélasquez, Herman Braun-Vega revendique, depuis quelques décennies, le plaisir de jongler avec des styles picturaux et de pianoter dans les registres dissemblables tout en restant attentif au monde qui l’entoure.
Cette liberté prise lui a permis d’innover, dans un même espace pictural, un système de trois mémoires : la mémoire historique à travers l’iconographie des grands maîtres devanciers (choisis par filiation d’idées), la mémoire sociale et politique à travers les évènements du monde grâce à la technique de transfert des coupures de journaux et la mémoire quotidienne du peintre (c’est-à-dire tout ce qu’un enfant ou une personne peu cultivée peut reconnaître dans le tableau et associer à son vécu).
Loin d’être confuse, cette juxtaposition d’images incongrues sert une nouvelle réalité fictive mais parfaitement véridique et vérifiable, avec un sens raffiné de la mise en scène et de la mise en couleurs. Et l’on y prend plaisir à retrouver un symbole, à reconnaître un message.
Une trentaine d’œuvres – peintures et dessins – vous invite à vous laisser aller au charme de ce florilège. Car malgré cette densité conceptuelle (syncrétisme, métissage culturel et artistique), la peinture de Braun-Vega est claire, compréhensible même pour le plus néophyte des spectateurs.