12 février > 30 mars 2014
Avec Jesús Rafael Soto, Francisco Salazar, Cesar Andrade, Manuel Mérida, et René Ugarte
Dans le contexte d’ébullition intellectuelle et artistique intense des années 1950, une nouvelle génération cosmopolite d’artistes abstraits met l’abstraction géométrique au service de l’art cinétique. Refusant le tableau immobile et figé, ils font l’éloge du mouvement et de l’instabilité des formes comme médium à part entière de la création, jouent sur l’ambivalence de la perception pour une interprétation originale de la réalité, toute grouillante de forces vives (Soto).
L’intention n’est pas une nouveauté absolue. Elle se réclame des expériences antérieures : celles des futuristes, des constructivistes, de Marcel Duchamp.
En dialogue avec la science, la technologie, l’art cinétique est expérimental englobant une grande variété de techniques, de styles qui se chevauchent pour une mutation de l’œuvre d’art devenue perceptuelle et interactive. Désormais, l’œuvre est une proposition ouverte, l’artiste un chercheur, le spectateur un acteur et co-créateur de l’œuvre (F.Popper).
À la recherche d’un art vraiment abstrait et universel, Jesús Rafael Soto (1923-2005), d’origine vénézuélienne, est venu à Paris en 1950 pour devenir l’un des pionniers de l’art cinétique. Il a travaillé sur la dématérialisation de l’œuvre, les seuils de perception, le trouble sensoriel, autant de problématiques toujours au centre du travail de ses compatriotes Francisco Salazar (né en 1937), Cesar Andrade (1939), Manuel Mérida (1939) et René Ugarte (1951).
Une trentaine de réalisations abstraites, composées de formes géométriques simples, nous convie à expérimenter la vitalité de la création cinétique vénézuélienne moderne et contemporaine. Elle confirme la déclaration de Soto : Les créateurs de l’art cinétique ne sont pas réunis pour fonder un « isme » et chacun d’entre nous a un style très différent.