19 avril > 25 juin 2006
Avec Charlotte Hjorth-Rohde, Christine Lassara, Stanislav Marijanovic, Bob Meyer, Béatrice Tanaka et Anne Weyer
L’illustration concerne tout élément pictural – dessin, gravure, photographie- publié sur un support en papier et dont la reproduction se trouve dans le corps d’un texte, d’un ouvrage ou en hors-texte.
Étroitement liée à l’histoire de l’imprimerie (XIIIè siècle), l’illustration porte un double objectif : décorer le livre et apporter une description vivante et didactique au texte.
L’image prolonge les mots, supplée le verbe impuissant. Parfois, elle se suffit et parle d’elle-même mieux que les mots. Silencieuse, mystérieuse, elle raconte sa propre histoire, remue des sentiments.
Jadis réduite au frontispice et quelques vignettes, l’illustration gagne peu à peu l’espace du livre avec le développement de l’illustration populaire, des images d’Épinal tirées à des milliers d’exemplaires. La révolution iconographique du XIXè siècle (croquis de presse, journal illustré) fait place à l’illustration d’art grâce aux dessins audacieux de Delacroix pour la mise en images du Faust de Gœthe, aux caricatures pertinentes de Daumier, aux illustrations fantastiques de Gustave Doré (L’Enfer de Dante, Don Quichotte de Cervantès).
Le XXè siècle, avec Bonnard, Chagall, Dufy, Matisse, Picasso et Rouault, ouvre sur une nouvelle esthétique : s’affranchir de la transcription littérale, de l’image anecdotique et de l’ornementation.
Devenu un genre artistique à part entière pour nos « imagiers » contemporains, Charlotte Hjorth-Rohde, Christine Lassara, Stanislav Marijanovic, Bob Meyer, Béatrice Tanaka et Anne Weyer, l’illustration offre un champ d’investigation où leurs recherches esthétiques ont pour seul but de rendre clair ce qui était mystère.
Entre taches et graphisme précis, entre l’obscur et le lumineux, Christine Lassara donne forme au romantisme de Victor Hugo. À travers ses photogravures, Charlotte Hjorth-Rohde propose dans son livre d’artiste une véritable poésie visuelle de l’univers des ballerines. Avec Au pays de Jabouti, Béatrice Tanaka transcrit, matérialise sa passion pour les contes millénaires à travers des illustrations qui se présentent parfois comme un mélange de documents et de papiers découpés, un mélange de réel et d’imaginaire. Images fortes et éloquentes, dessins simples, dépouillés mais efficaces pour exprimer et synthétiser des dizaines de pages écrites chez Anne Weyer, des heures de répétition et de représentation chez Bob Meyer, l’homme de théâtre. Avec Stanislav Marijanovic, les illustrations de House monsters, sous les traits de la caricature, tentent de faire ressortir la signification des mots animant ainsi le conte.